
Rénover une cuisine
Rénover une cuisine ne se résume pas à installer de nouveaux meubles ou à remplacer les appareils électroménagers. C’est une pièce exigeante, soumise en permanence à l’humidité, aux graisses de cuisson et aux écarts de température, qui demande une préparation minutieuse. L’intervention du plâtrier-peintre commence souvent par un état des lieux approfondi : on observe les murs et plafonds pour repérer cloques, fissures, auréoles, décollements ou toute autre trace d’un problème passé ou présent. Ces indices ne sont jamais anodins : ils orientent les travaux à venir, en mettant en évidence les zones à traiter en profondeur avant toute finition.
La première étape concrète, c’est le nettoyage intensif. Dans une cuisine ancienne, les surfaces sont souvent recouvertes d’une fine pellicule grasse, mélange de vapeur et de poussières, qui empêche toute accroche correcte des produits. Cette couche invisible mais tenace doit être éliminée avant d’envisager le moindre enduit. On procède à un lessivage énergique à la lessive Saint-Marc, parfois enrichie de savon noir ou d’ammoniaque selon le niveau d’encrassement. Vient ensuite un rinçage abondant à l’eau claire, puis un séchage complet, aidé si nécessaire par une bonne ventilation ou un déshumidificateur.
Lorsque les murs sont parfaitement secs, on entame la phase de rebouchage. Trous laissés par des chevilles, petites fissures, éclats dus aux démontages : chaque imperfection est comblée avec un enduit adapté, avant d’être recouverte d’un enduit de lissage pour retrouver une surface homogène. Le ponçage permet alors de finaliser le support, en lissant les reliefs et en préparant la surface à recevoir la sous-couche.
On applique ensuite un primaire d’accrochage, indispensable dans une pièce aussi sollicitée. Ce produit fixe les supports et neutralise les effets des anciens nettoyants, tout en assurant une bonne tenue à la peinture. Sur des murs tachés, poreux ou farineux, une sous-couche bloquante est souvent préférable : elle empêche les remontées grasses, les taches anciennes ou les suies de réapparaître à travers la finition.
Pour la peinture finale, le choix des produits est crucial. On évite les finitions mates, peu adaptées à l’entretien et vulnérables aux éclaboussures. On leur préfère des peintures satinées ou velours, lavables, parfois renforcées pour résister aux condensations et aux nettoyages répétés. Autour des zones sensibles – comme les plaques de cuisson ou le haut des meubles – on peut opter pour des peintures techniques, résistantes aux graisses et à la chaleur. Pour les plafonds, une peinture spéciale pièces humides s’impose, dotée d’une bonne opacité et d’une résistance aux moisissures. Les finitions ne négligent aucun détail : angles renforcés par des bandes, joints acryliques discrets autour des meubles ou des fenêtres, tout est traité avec soin.
Et pour ceux qui souhaitent un rendu plus décoratif, des enduits à effet comme le béton ciré, le tadelakt ou le stucco offrent une touche contemporaine et personnalisée. Mais quelle que soit la finition choisie, le secret d’un résultat durable reste toujours le même : nettoyer, dégraisser, réparer, préparer. Car une peinture ne tient bien que sur un support sain, propre et soigneusement travaillé.